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Accompagner et traiter les personnes en situation de handicap
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Un renoncement au soin trop élevé

En France, environs 65000 personnes sont porteuses du Syndrome de Down ou Trisomie 21. De manière plus générale, c’est près de 3 millions de Français qui vivent avec un handicap. Si les différentes lois adoptées depuis 2005 ont eu vocation à améliorer l’accessibilité aux soins dentaires, le renoncement aux soins dentaires est encore trop élevé pour les patients en situation de handicap (12% contre 8% dans la population générale) (source).

Pourtant le handicap a une forte répercussion sur la santé orale de nos patients. Pour les personnes porteuses du syndrome de Down, les caractéristiques générales ayant des répercussions buccodentaires sont les suivantes (Source : Marin et Sixou, 2018) :

  • des désordres hématologiques qui vont favoriser un déficit immunitaire. Les pathologies ORL sont donc plus fréquentes et favorisent une ventilation orale
  • des retards d’acquisition des fonctions motrices qui maintiennent la déglutition primaire et favorisent également la respiration buccale
  • une hypotonie générale qui se manifeste dans la bouche par une position basse et protrusive de la langue, une hypotonie labiale et une béance labiale
  • un syndrome d’apnée du sommeil plus fréquent qui provoque un hypodéveloppement du palais.

Un trouble encore trop méconnu

Un autre trouble qui est encore largement méconnu dans la population générale et qui pourtant toucherait près de 86% des personnes en situation de handicap est le trouble de l’oralité (source Catherine Senez). Les troubles de l’oralité peuvent être causés par des difficultés fonctionnelles comme les troubles de la déglutition, de la mastication, de la succion ou de la digestion ou encore par des difficultés sensorielles. Cela peut se manifester par des phobies alimentaires, des sélectivités alimentaires (ne veut pas croquer ou ne mange que des aliments oranges) ou encore des réflexes nauséeux très importants. Cela peut même limiter l’accès au brossage lorsque la brosse à dent introduite dans la bouche produit une nausée voire un vomissement. Les troubles de l’oralité alimentaires toucheraient entre 25 et 50% des enfants de la population générale même si le nombre d’études sur le sujet est encore largement insuffisant (source : Marine GOULET, thèse d’exercice 2019).

Ces troubles demandent une prise en charge spécifique par des orthophonistes formés aux troubles de l’oralité dont le nombre est encore largement insuffisant. Nous, chirurgiens-dentistes, avons un rôle fondamental de dépistage et d’orientation vers les professionnels compétents.

Je prends souvent comme exemple pour expliquer ce qu’est un trouble de l’oralité un de mes petits patients. Sans aucun handicap dépisté, Simon a toujours eu beaucoup de mal pour le brossage. Cet acte est une séance de torture chaque soir, source de crispations et de tensions familiales. Après une première consultation dentaire forcément épique puisque l’accès à la bouche est compliqué, j’oriente Simon vers une orthophoniste spécialisée en trouble de l’oralité. Le diagnostic est confirmé et une rééducation est instaurée. Au bout d’un an de prise en charge, Simon est capable de regarder (nous ne sommes pas encore au stade de mettre en bouche !) le dentifrice goût citron (aucun autre goût n’est possible) sans vomir. Nous voyons bien que le chemin à faire est encore extrêmement long.

Rendre le cabinet plus apaisant

Pour la majorité des patients, l’environnement du cabinet dentaire n’est pas un endroit familier et apaisant. Pour les patients porteurs de handicap, cet environnement peut même être agressif. Certains patients ne supporteront pas les bruits stridents de nos inserts à ultrasons, d’autres ont du mal avec l’injonction de ne « pas bouger ». Comment pouvons-nous accueillir au mieux les patients « extra-ordinaires »?

Comme dans beaucoup d’autres domaines, la prévention est la clé du succès. Par exemple, l’un des facteurs prédictifs de coopération des patients porteurs de troubles autistiques est le motif de consultation. Un patient autiste qui consulte en cas d’urgence dentaire aura plus de risque de ne pas être coopérant que pour un simple examen de routine. Il est donc encore plus important pour ces patients d’éviter les douleurs qui seraient occasionnées par des maladies buccales. Chez certains patients porteurs de troubles autistiques, l’expression de la douleur est modifiée. La douleur, comme toute autre émotion, est difficile à verbaliser. Cela peut donc se traduire par des troubles du comportement. Renforcement des stéréotypies, auto-stimulations, voire auto-mutilations, agressivité ou au contraire apathie peuvent être le signe que quelque chose ne va pas.

Afin « d’apprivoiser » notre environnement, il est essentiel de favoriser l’habituation aux soins et cela dès le plus jeune âge. Venir chez le dentiste sera mieux vécu par le patient et son entourage si cela fait partie d’une routine connue par tout le monde. Aussi, les aidants et les accompagnateurs peuvent utiliser des supports comme les pictogrammes proposés par l’application SantéBD ou l’application SOHDEV. Ces applications fournissent une banque de pictogrammes qui peut être adaptée pour chaque situation (« je vais chez le dentiste pour un détartrage », « on doit me faire une anesthésie », « réalisation d’un soin sous MEOPA »).

Il est plus facile de recevoir un patient en situation de handicap sur un créneau bien déterminé par le praticien. Limiter le temps d’attente peut éviter une montée d’angoisse dans la salle d’attente. Le praticien doit aussi se sentir en forme! Un praticien reposé est un praticien plus patient (en tout cas c’est mon cas!).

Un aide précieuse

Le chirurgien-dentiste peut compter sur l’aide précieuse des accompagnants et aidants du patient. Lorsque le langage est difficile ou fait défaut, ils sont les interlocuteurs privilégiés pour apprendre à connaitre le patient. Ils peuvent nous suggérer quelle musique apaise leur proche ou si un goût particulier est complexe à gérer. Et bien sûr, c’est eux qui seront en charge du brossage dentaire quotidien. Ils doivent donc pleinement pouvoir prendre part à la prise en charge de leur proche.

Parfois, la prise en charge au fauteuil à l’état vigil ne sera pas possible. De même qu’il existe un gradient thérapeutique, je suis convaincue qu’il existe un gradient de sédation. Avant de penser directement à l’anesthésie générale (sauf si l’état dentaire est trop délabré) il est important que des solutions intermédiaires de prise en charge sous sédation conscientes soient proposées. Dans plusieurs régions, les réseaux de soin (Handident, RSVA, Rhapsod’if…) recensent et coordonnent les solutions de soin qui existent. Vous pouvez vous mettre en relation avec eux pour trouver une prise en charge adaptée à votre patient. Mais vous serez aussi surpris de constater que la plupart des patients « extra-ordinaires » peuvent être pris en charge en cabinet de ville! En Ile de France, 50% des patients orientés par la cellule de coordination de Rhapsod’if peuvent être pris en charge au cabinet sans aucune prémédication sédative ni sédation consciente.

Des patients "extra-ordinaires"

Il est essentiel de laisser une place au sein de nos cabinets dentaires aux patients en situation de handicap. Notre société française si « normative », si performante, a trop tendance à enfermer ceux qui ne sont pas aussi capables que les autres. De nombreuses fois la France a été condamnée par les instances européennes pour non respect de son devoir d’accès à l’école pour les enfants en situation de handicap. Et, malheureusement trop souvent, la seule solution qui est proposée aux parents est une structure fermée. Pourtant, ces patients sont une richesse! Ils nous poussent à devenir meilleurs, à trouver de nouvelles solutions, à « sortir du cadre ». Dans nos salles d’attente si confortables, nous pouvons nous aussi participer à une société plus inclusive. Le regard sur le handicap de nos patients « normo-typiques » peut changer. Des sourires peuvent naitre. Et pour votre patient « extra-ordinaire » une nouvelle réalité peut apparaitre : lui aussi, comme tout le monde, a le droit d’aller chez le dentiste.

Cet article a été rédigé par le Dr Aude Monnier Da Costa, odontologie pédiatrique exclusive à Paris, à la tête du réseau RHAPSOD’IF (Réseau Handicap Prévention et Soins Odontologiques d’Ile de France).

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